L’Université de Haute-Alsace de Mulhouse, porteur du projet SMI, a organisé sa conférence de lancement le 19 novembre 2020. Ses partenaires et les personnes intéressées par les thématiques de l’énergie ont été invités à se réunir en ligne pour mettre en perspective le rôle des compteurs intelligents innovants dans la transition énergétique, thématique au cœur des recherches de ce projet multidisciplinaire.
« Si vous ne pouvez pas le mesurer, vous ne pouvez pas l’améliorer », ce principe directeur du projet énoncé par le coordinateur scientifique du projet Djaffar Ould Abdeslam.
La diminution de la consommation d’énergie dans les bâtiments est l’un des challenges énergétiques majeurs de notre temps. En effet, il s’agit du secteur le plus gourmand en énergie : il représente 40% de l’énergie électrique totale en Europe. Le projet est motivé par l’idée que si les bâtiments étaient équipés en compteurs intelligents (smart meter), les utilisateurs pourraient gérer de manière proactive leurs dépenses énergétiques car ils pourraient mieux les prévoir et donc optimiser les consommations de leurs appareils électriques. Dans le même temps, le but est que les informations de consommation relayées à leur fournisseur d’énergie soient anonymisées. Toutes les études confirment la tendance bénéfique d’un tel déploiement sous réserve de l’intégrer à une transformation du secteur énergétique.
Le projet évaluera l’adéquation des nouvelles techniques pour améliorer le niveau de sécurité du smart meter dans un réseau hautement hétérogène. A terme, le projet permettra d’aboutir au développement d’un prototype de laboratoire. De nouvelles fonctionnalités pour les smart meters (SM) seront développées pour collecter et prédire les consommations individuelles d’appareils électriques chez les utilisateurs tout en tenant compte du prix de l’énergie, des capacités de production et de stockage disponibles.
En parallèle, la démarche de compréhension de l’acceptabilité de cette technologie dans la société, au cœur du projet, est aussi innovante que nécessaire. Elle se traduit dans le projet par l’intégration de l’utilisateur tout au long du développement du SMI, qui favorisera in fine les éco-gestes des consommateurs. Une enquête grand public, basée sur une cartographie des SM présents sur le territoire des 3 pays, déterminera les représentations sociales, les niveaux de satisfaction, les usages et les attentes des populations équipées. L’enquête sera complétée par des études juridiques et la rédaction d’un livre blanc. Le but est d’émettre recommandations pour un marché commun à l’échelle transfrontalière tenant compte des avantages/contraintes des 3 pays et favoriser le développement des entreprises à l’international.
Pilotée depuis l’Université de Haute Alsace à Mulhouse, la conférence de lancement a réuni 80 participants, accueillis par Marc Renner, administrateur provisoire. Il a rappelé l’engagement de l’UHA dans 17 projets Interreg sur la période de programmation actuelle avec 73 chercheurs impliqués. Monsieur Renner a salué la richesse et la diversité de la coopération transfrontalière dans le Rhin supérieur, très dynamique dans le domaine de la recherche et l’innovation de pointe.
Il a ensuite cédé la parole à des intervenants français, suisses et allemands qui ont enrichi la description du contexte énergétique actuel, en pleine mutation et où les contraintes règlementaires et sociétales sont encore nombreuses pour le développement de compteurs intelligents. Face au déclin en marche forcée des énergies fossiles et au boom de l’électrique, les questions de l’autosuffisance énergétique, du stockage des énergies renouvelables, de la décentralisation du système énergétique des bâtiments sont des pistes de travail incontournables pour les chercheurs.
La gestion des pics et des creux d’énergie et la flexibilité du consommateur d’une énergie renouvelable fluctuante, sont au cœur d’une transition énergétique réussie. Le développement d’un outil intelligent qui offre une compréhension claire des consommations, pour l’utilisateur et les décideurs, et qui garantit simplicité d’utilisation et sécurité place le projet aux cœurs des défis énergétiques actuels. Le projet Smart Meter Inclusif est doté d’un budget de près de 2 millions d’euros et rassemble 15 partenaires académiques et industriels sur une durée de trois ans.